À l'aube du XXe siècle, Émilie Bordeleau, alors âgée de treize ans, s'élève contre le sort réservé aux femmes. Quatre ans plus tard, elle se retrouve maîtresse d'école dans une petite école de rang à la campagne
Émilie rend visite au curé de St-Tite afin de faire bonne figure auprès des habitants du village et, avant Noël, elle organise à l'école une fête à laquelle tout le monde assiste à l'exception de son père.
Émilie tente d'obtenir de ses étudiants qu'ils respectent Lazarre Pronovost qui est épiléptique et Charlotte Beaumier qui souffre de problèmes rénaux. Émilie reçoit la visite des parents de Marie Lebrun. Ovide Pronovost invite Émilie à accompagner la famille à la cabane à sucre.
L'inspecteur Henri Douville fait sa visite annuelle à l'école et félicite Émilie pour son excellent travail. Ovide et Ovila Pronovost se disputent l'attention d'Émilie pendant les vacances estivales. À la demande d'Émilie, les commissaires d'école acceptent de construire une toilette attenante à l'école.
La famille Pronovost apprend qu'Ovide est atteint de la tuberculose. Ovila déclare ses sentiments à Émilie qui, convaincue de son amour pour lui, le présente à ses parents.
Ovila apprend à connaître la famille Bordeleau et il révèle à Caleb la nature de ses sentiments pour sa fille. Émilie passe ses derniers moments avec son amie Berthe Auclair qui va entrer au couvent. Émilie se sent seule après le départ d'Ovila et de Berthe.
Ovila revient des chantiers. Dosithée construit une plus grande maison pour la famille qui grandit. Félicitée accouche d'un enfant mort-né. Ovila ne supportant pas de voir sa mère souffrir, se réfugit auprès d'Émilie.
Émilie commence à déséspérer d'Ovila qui n'est pas revenu pour les vacances de Noël. Henri Douville déclare son amour à Émilie et, les bras chargés de cadeaux, rend visite à la famille Bordeleau.
Un incendie détruit le couvent et Émilie recueille chez elle deux jeunes pensionnaires. Émilie et Henri Douville se fiancent à Noël mais une querelle éclate dès le lendemain entre les deux fiancés.
Ovila est de retour et Émilie passe l'été chez ses parents à réfléchir à la demande en mariage qu'il lui a faite. La nuit de Noël, les familles Pronovost et Bordeleau célèbrent les fiançailles d'Émilie et d'Ovila.
À la veille de son mariage, Émilie reçoit des témoignages de remerciements de ses élèves. Antoinette annonce à Émilie qu'elle va épouser Henri Douville. Après la noce, Ovila amène Émilie dans la cabane au bord de l'eau qu'il a construite pour elle.
Oiseau de malheur, Lazarre vient interrompre la lune de miel d'Ovila et Émilie pour leur annoncer que la petite Charlotte est à l'agonie. Émilie se rend à son chevet. Charlotte meurt, emportant son secret avec elle. À partie de ce moment, la vie d'Émilie est une longue suite d'épreuves et cet épisode en donne un fidèle reflet. Enceinte, l'institutrice passe sa première grossesse seule, Ovila et Dosithée étant partis travailler tout l'hiver dans le bois. Toutefois, Ovila revient en Mars, à temps pour l'accouchement. Par la suite, il ne s'embarassera plus de ce genre d'obligation...
Dans cet épisode, Lazarre meurt du '' grand mal ''. Ovila et Émilie ont toutefois eu le temps de célébrer leur premier anniversaire de mariage à Montréal, et Émilie a pu rendre visite à Berthe chez les Carmélites. En revenant, Ovila apprend qu'il n'aura pas l'emploi de menuisier qu'il convoitait à Saint-Stanislas. Il repart donc au chantier, alors qu'Émilie attend son deuxième enfant. Émilie accepte de remplacer la nouvelle institutrice qui est malade.
Émilie accepte mal que sa fille Rose soit attardée. À peine remise de l'accouchement de sa fille Marie-Ange, Émilie est de nouveau enceinte. Papa Ovila supporte si mal la vie de famille qu'il finit par avoir Émilie à l'usure... et, de guerre lasse elle lui suggère de retourner travailler aux chantiers. En tournée d'inspection, Henri Douville rend visite à son ancienne flamme et lui trouve un air fatigué. Grave, lasse des promesses non tenues, Émilie va devoir prendre seule son destin en main...
Louisa meurt durant son sommeil. Émilie en tient Ovila responsable, car il avait la garde des enfants et s'est endormi. Après l'avoir accusé sans retenue, elle réagit à peine lorsqu'il fait sa valise et quitte la maison. Personne n'a de ses nouvelles. Rongée d'amertume, Émilie met au monde un beau gros bébé, leur premier fils, sans vraiment espérer le retour de son mari. En visite chez elle, Caleb ne reconnaît plus sa fille, mais, il reste le seul à pouvoir la sortir de cet état...
Le retour inopiné d'Ovila récompense les bons sentiments d'Émilie mais les retrouvailles ne sont pas faciles. Ovila repart pour les chantiers alors qu'Émilie est enceinte mais il lui fait le serment de revenir à temps pour l'accouchement. Émilie donne naissance à ( Blanche ) seule dans la neige...
Ovila revient des chantiers sans le sou et chômeur. Il lui jure que la prochaine fois, il lui enverra tout son salaire par la poste, pour être sûr de ne pas le boire... ( promesse d'ivrogne ) Dosithée est prêt à lui offrir sa terre, si son fils renonce au bois et à l'alcool. Ovila repart malgré tout. On l'attend pour Noël, il revient des mois plus tard. Émilie lui donne de l'argent pour qu'il aille acheter de la viande pour les enfants... Rien à faire, il boit la paie en chemin. Avant de mourir, Dosithée change son testament. La famille est consternée par la lecture du testament... Ovila aura un dur réveil...
La guerre éclate en Europe en 1914. Émilie et les siens passent les fêtes chez Caleb. Ce dernier meurt subitement quelques semaines plus tard, laissant son épouse malade et découragée. Émilie et les enfants préparent une surprise à Ovila qui s'est repris en main.
Afin de sauver son mariage, Ovila avait renoncé au bois et aux chantiers pour se recycler dans l'ébénisterie, mais la mort de Télesphore, à qui il destinait un meuble remet tout en question. Il emmène Émilie et toute la famille à Shawinigan, où il décroche un emploi dans une usine à pâtes et papiers. La vie du couple est plus stable et la passion, moins forte. Émilie s'adapte difficilement à la vie urbaine et cette période difficile connaît son point culminant lorsqu'Ovila ne peut se libérer pour la conduire aux funérailles de sa mère.
Ovila annonce à Émilie qu'il a une promotion et une augmentation de salaire. Il rêve à haute voix d'acheter une maison. Émilie est de nouveau enceinte et se décide à amener les enfants en vacances au lac à la perchaude, seule, sans son mari qui ne peut se libérer du travail. À son retour, elle voit son bûcheron de mari vautré sur le lit et imbibé d'alcool. En plus d'avoir perdu son emploi, Ovila a contracté une importante dette de jeu qu'il doit payer immédiatement. Condamnée à venir à sa rescousse, Émilie expédie Ovila en Abitibi et, seule, se rappelle qu'il y a bien longtemps, elle a déjà été heureuse. Après le départ d'Ovila pour l'Abitibi, Émilie retourne à Ste-Tite avec sa famille... Les différents entre Émilie et Ovila concernant la vie à la ville ne font que s'accentuer. Pas de Happy End en perspective. Au contraire, l'heure est à la désillusion.
Entretien avec le réalisateur Jean Beaudin et l'auteure Arlette Cousture.
