"Le dernier tango à Paris" revu par ceux qui l'ont fait et replacé dans l'effervescence du début des années 70 : un passionnant documentaire signé Serge July et Bruno Nuytten.
Quand Kubrick, en 1970, entreprend d'adapter le roman d'Anthony Burgess paru presque dix ans plus tôt, il est au sommet de son art. Dans ce conte philosophique glaçant, racontant le lavage de cerveau infligé par l'État à un adolescent ultraviolent, le cinéaste entrevoit une métaphore prophétique de la société occidentale. Retour sur ce film culte.
Ce documentaire regorgeant d'anecdotes passionnantes mêle habilement images d'archives du tournage et entretiens avec les principaux protagonistes de cette aventure : Milos Forman, Michael Douglas, qui a coproduit le film, Dean Brooks, qui a participé à l'écriture des dialogues, et Louise Fletcher, qui a obtenu le rôle après le refus de cinq grandes stars.
Tourné en 1999, "Tout sur ma mère" est le treizième long métrage de Pedro Almodóvar. Le réalisateur, qui fut une figure incontournable et turbulente de la Movida (le mouvement de renouveau culturel et de libération des moeurs de l'Espagne postfranquiste), y explore la société barcelonaise au tournant du millénaire par le biais de cinq destins de femmes (dont un travesti).
Le Mariage de Maria Braun, réalisé en 1978, suit le destin d’une femme pendant les années de reconstruction que les références diégétiques situent entre 1943 et 1954. Le film débute pendant les derniers mois de la Seconde Guerre mondiale. Maria Braun (Hanna Schygulla) épouse un soldat, Hermann (Klaus Löwitsch), qui doit repartir sur le front juste après leur mariage. La cérémonie se passe pendant que la ville est bombardée par les avions alliés.
Touché par la grâce, "À nos amours" de Maurice Pialat marque en 1983 l'éclosion d'une actrice et la rencontre d'un film d'auteur avec son public. Acteurs, techniciens, scénaristes évoquent un tournage marquant qui changea la destinée de Sandrine Bonnaire.
Un narrateur raconte une histoire qui s'est passée à la veille de la Première Guerre mondiale dans un village de l'Allemagne du nord où il fut instituteur dans sa jeunesse. Un médecin est victime d'un violent accident de cheval en rentrant chez lui. Selon toute vraisemblance, il s'agit de l'acte délibéré d'un habitant du village, qui a tendu un filin en travers du chemin qu'emprunte régulièrement l'homme. Hospitalisé, celui-ci laisse sa fille aînée, encore adolescente, et son jeune fils aux soins de sa voisine, qui est aussi son assistante.
Ours d'or, Oscar, Golden Globe et César du meilleur film étranger : "Une séparation" a raflé les plus grandes récompenses du cinéma mondial. Par le cinéaste et ses acteurs, ce documentaire propose une passionnante radiographie du cinquième film de l'Iranien Asghar Farhadi.
Joshua Shapira (Tim Roth) est un tueur à gages d'une trentaine d'années. Un jour, son commanditaire lui ordonne de se rendre à Brighton Beach, quartier juif ukrainien de Brooklyn de son enfance, où il a tué quelques années auparavant le fils du parrain de la mafia du quartier Boris Volkoff, pour exécuter un bijoutier iranien véreux. Humainement, Joshua est un homme déprimé et d'une incroyable froideur et brutalité.
"Le Havre est un de mes films les plus lumineux. Rien à voir avec la réalité, mais qui peut m’empêcher de rêver ?". Ce documentaire revient sur "Le Havre", film "optimiste" réalisé en 2011 par Aki Kaurismäki, en compagnie du fantasque réalisateur finlandais et de ses acteurs.
Il était une fois... "Rosetta" revisite le tournage et le succès inattendu du chef-d'œuvre de Jean-Pierre et Luc Dardenne, qui obtint la Palme d'or en 1999. Il s'agissait du quatrième long métrage des cinéastes belges, déjà remarqués avec La promesse en 1996. Défendant un cinéma indépendant et radical, les frères se montrent intransigeants jusque dans le moindre détail. Leur obsession du réel dominera tout leur cinéma. Rosetta, dont l'héroïne se débat de job en petit boulot, est hanté par le poids du chômage et la menace de la misère. Rosetta montre aussi l'attachement aux cités ouvrières, jamais démenti par la suite, des frères Dardenne, eux-mêmes issus d'une commune industrielle proche de Liège. Le film amènera une double révélation : celle des deux réalisateurs et d’une comédienne éblouissante, Émilie Dequenne, âgée alors de 17 ans, tous trois récompensés au Festival de Cannes 1999.
Ce film retrace l’histoire et le succès inattendu du deuxième film de Sofia Coppola, sorti en 2003, dans lequel une jeune femme et un homme mûr partagent, quelques jours, à Tokyo, leur crise existentielle. Ce film d’auteur à petit budget reçut de nombreuses récompenses, dont l’Oscar du meilleur scénario, le César du meilleur film étranger, et le Golden Globe du meilleur acteur (décerné à Bill Murray). Interviewée dans le documentaire, Sofia Coppola raconte la fascination qu’exerce sur elle le Japon, où elle a séjourné de nombreuses fois depuis son enfance. Le documentaire souligne le choc culturel que provoque pour un Occidental la découverte de ce pays, son mélange de tradition et de grande modernité, une étrangeté renforcée par la barrière de la langue. La réalisatrice raconte aussi comment elle a dû traquer pendant un an Bill Murray, acteur aussi insaisissable que mythique, avant qu’il accepte le rôle de Bob.
Peu de temps avant sa disparition, Ronit Elkabetz réalisait avec son frère Shlomi "Le procès de Viviane Amsalem". Ce documentaire retrace la genèse et la fabrication de ce film, à la fois histoire familiale et radiographie de la société israélienne.
Une veuve mono-parentale, Diane, hérite de la garde de son fils, Steve, un adolescent impulsif et violent. Au cœur de leurs emportements et difficultés, ils tentent de joindre les deux bouts, notamment grâce à l'aide inattendue de l'énigmatique voisine Kyla. Tous les trois, ils retrouvent une forme d'équilibre et d'espoir.
Ce film raconte les coulisses des rapports entre la reine Élisabeth II et le Premier ministre britannique Tony Blair, montrant leurs rapports de force dans les jours qui suivirent la mort de Diana, princesse de Galles, pour aboutir à un compromis politique sur la manière de traiter son décès, la famille royale britannique ne souhaitant pas que les obsèques revêtent un caractère national et officiel, tandis que Tony Blair avait la volonté de répondre à la demande du peuple britannique, qui réclamait des funérailles solennelles.
Wall Street est un film américain réalisé par Oliver Stone et sorti en 1987. Le thème du film est la finance et ses dérives. Il s'inspire d'un épisode célèbre de l'histoire financière américaine. Le jeune Bud Fox, courtier dans une banque d'affaires de Wall Street, est attiré par l'univers illégal et lucratif de l'espionnage industriel. Grisé par le pouvoir, la position sociale et le génie financier de Gordon Gekko, Fox ne tarde pas à comprendre que le prix est chèrement payé pour tout cet argent facile.
Retour, notamment avec la réalisatrice et ses actrices, sur l'une des révélations du Festival de Cannes 2015, métaphore des antagonismes violents à l'œuvre dans la Turquie contemporaine. Grand succès public récompensé par quatre César, Mustang a aussi représenté la France dans la course aux Oscars en 2016, dans la catégorie "meilleur film étranger". S'il dénonce avec force l'oppression des femmes dans la Turquie contemporaine, le film semble par ailleurs annoncer en filigrane la brutale reprise en main politique que préparait le futur président Erdogan après la révolte de 2013 contre son gouvernement. Mais Mustang a aussi ému et résonné bien au-delà des rives de la mer Noire, nombre de femmes à travers le monde se reconnaissant dans ce réquisitoire contre la domination et la violence masculines.
Cinquième long métrage d’Andreï Zviaguintsev, Faute d’amour met en scène Genia et Boris, en plein divorce, qui, par négligence, perdent la trace d’Aliocha, leur fils. À travers cette tragédie, le cinéaste tire un portrait au vitriol de la Russie de Poutine, montrant une classe moyenne qui se déshumanise à force de consumérisme et de traditions étouffantes. S’il admet avoir choisi un cas extrême, avec ce couple ravagé par la haine, le cinéaste s’est aussi inspiré de faits réels. La disparition de cet adolescent lui permet de dénoncer l’inertie de l’État, qui abandonne les familles à leur triste sort, alors que, "chaque année, 120 000 personnes disparaissent en Russie, dont beaucoup d’enfants fuyant l’ambiance familiale".
Sorti en 2016, "Moi, Daniel Blake" de Ken Loach a obtenu la Palme d'or à Cannes et ému le monde entier. Dans ce documentaire, Rémi Lainé raconte la genèse et le retentissement inattendu de cette œuvre engagée et documentée.
Par quel miracle un film intimiste réalisé avec un budget modeste a obtenu une Palme d'or et réuni 4 millions de spectateurs au Japon ? Avec ses principaux artisans, dont l'homme-orchestre Hirokazu Kore-eda, retour sur un petit bijou de cinéma fabriqué... en famille.
Nagisa Oshima réalise «L'empire des sens» en 1976. C'est un film sur l'amour fou, explicite sur le sexe. Un film à la fois pornographique selon son auteur, et classé art et essai dans de nombreux pays. Il a été réalisé au Japon, mais produit et monté en France pour éviter la censure nippone. Un film unique dans l'histoire du cinéma. Le film est réalisé en 1975 et s'inscrit dans la libération sexuelle, la revendication féministe et l'affirmation du plaisir. Le succès du cinéma pornographique permet à Nagisa Oshima de faire un film contre la répression de toute volupté, depuis, le triomphe du militarisme japonais dans les années 30. Le film est inspiré d'une histoire réelle, celle d'Abe Sada et de sa relation amoureuse avec un aubergiste qu'elle tua en 1936, au cours d'un rapport sexuel, et dont le procès fit d'elle une icône de l'amour au japon.