Elles ont 17 ans et cette année se clora par le bac. Pour Solana et Caroline, c’est le temps des premières amours et de l’insouciance ; elles rêvent de mode et de voyages à Paris, de quitter les corons où elles sont nées, de ne pas « entretenir l’outil » : devenir femme de mineur. La période est moins légère pour Alma : sa mère quitte la maison, la laissant seule avec son père, pour rejoindre celui qui fut son premier amour. Aujourd’hui handicapé mais riche, il va la sortir de sa condition. Les pères, mineurs, sont préoccupés : on va fermer une partie des galeries, prélude à l’arrêt de la mine. Dans la discrétion, ils se préparent à descendre dans une galerie abandonnée avant qu’elle ne soit « foudroyée ». Au lycée, l’ambiance est tendue, on ne supporte plus le mauvais esprit de Solana et Caroline. Une réflexion de plus, et c’est le conseil de classe. Elles sont sanctionnées. C’est alors que la sirène maudite retentit, une galerie de la mine vient d’exploser sous un coup de grisou.
L’onde du coup de grisou a tétanisé Chambries. La population se presse aux grilles de la mine. Le temps s’égrène. Trois hommes manquent. Trois victimes, les pères de Solana, Caroline et Alma. Trois hommes qui n’auraient jamais dû mourir. Le destin des trois jeunes filles est scellé. Vient alors le temps des questions : qui est coupable ? Les hommes ne se connaissaient pas. Les houillères sont coupables, l’ingénieur est coupable. Mais que faisaient-ils dans cette galerie désaffectée, où personne ne devait aller ? Que faisaient-ils ensemble s’ils ne se connaissaient pas ? Quel secret les liait ? La justice devra répondre à ces questions, le tribunal devra établir la vérité. L’année sera éprouvante pour les trois amies, dont la vie est bouleversée. Alma rejoint sa mère chez son nouvel amant, Vilson, le magnat de la presse locale. Caroline doit aider sa mère au café, dont la situation financière est fragile ; son père a laissé des dettes. Solana, seule, doit rejoindre un foyer en attendant sa majorité. Et le bac arrive, cette épreuve qui doit décider d’une vie. Caroline craque pendant l’épreuve, avec la complicité de Solana elle triche ; mais leur comportement éveille les soupçons. Prises sur le fait, elles sont exclues de l’examen.Abattues, elles rentrent au café, alors que la gendarmerie se présente : le porion est arrêté, la juge a requis son inculpation. Chambries se déchire.
Après leur échec au bac, Solana et Caroline sont happées par la vie active. Solana travaille dans un garage, où elle doit supporter l’ambiance machiste de ses collègues, et Caroline aide sa mère derrière le bar. Alma a entamé des études de droit dans une université où la révolte gronde. Sa vie chez le compagnon de sa mère n’est pas simple. Malgré sa bonne volonté, il représente une bourgeoisie qui lui est étrangère. L’instruction de l’accident de la mine n’épargne personne, et Didier, l’amant de Caroline, a choisi son parti. Son père est en prison à cause du témoignage des filles ; il tente de s’éloigner de Caroline, mais leur passion est trop forte, ils continueront une liaison clandestine. Les trois jeunes filles continuent à demander la vérité. Si la mine n’est pas coupable, pourquoi leurs pères sont-ils morts ? Et, face à la juge, elles le confirment : non, leurs pères ne se connaissaient pas. Le porion est responsable.
Solana est troublée : la moto à laquelle son père était si attaché n’est pas une Ossa espagnole, mais une simple Peugeot trafiquée. « Chez Micheline », où le porion, juste libéré, fanfaronne, les mineurs ne comprennent pas ; l’enquête est relancée, car des soupçons pèsent sur les trois pères disparus, un informateur a donné des éléments nouveaux à la juge. Caroline est partie travailler dans la mode à Paris et elle accueillera ses amies dès qu’elle sera bien installée. Solana a quitté le garage pour travailler dans l’imprimerie de Lambert. Un important marché met en concurrence la petite entreprise et Vilson. Solana s’investit entièrement pour gagner le marché. Micheline ne supporte pas les soupçons que les mineurs portent sur elle. Non, elle n’a pas trahi la mémoire de son mari ; non, elle n’a pas donné des informations à la juge, elle ne s’est pas « vendue » aux houillères. Face à la nouvelle tournure que prend l’enquête, les jeunes filles doivent se faire conseiller. Maître Duparcq, le professeur de droit d’Alma, accepte de les défendre. Il a accès au dossier. Il connaît le nom du traître.
Caroline a trahi. C’est elle qui a donné des informations aux houillères pour sauver le café de sa mère. Solana et Alma décident de la retrouver à Paris. Elles comprennent que sa vie n’est pas celle dont elle avait rêvée. Elle vit dans un petit appartement et travaille dans un magasin de tissus. Oui, elle a dit que leurs pères se connaissaient, mais elle nie que cette information soit importante dans le procès. Dans le café déserté, Micheline est abattue par la nouvelle. Il n’y a qu’elle qui pourrait faire revenir Caroline sur son témoignage. La vie d’Alma s’assombrit. Son copain, Rodolphe, est déserteur. Solana va l’aider en lui imprimant de faux papiers. L’imprimerie de Lambert a l’habitude de ces pratiques, elle fournissait de faux papiers durant la guerre d’Algérie. Maître Duparcq continue son enquête afin de trouver des failles dans le système de sécurité des houillères, tout en cherchant à aider le jeune ami d’Alma. Le procès approche, Chambries se mobilise contre les houillères. L’affrontement devient inévitable entre Vilson et son concurrent Lambert. Ce dernier décède, victime d’une attaque. L’imprimerie est en danger. Solana devra s’investir encore plus. C’est alors qu’elle découvre une carte d’identité aux teintes passées où figure la photo de son père. Il n’a jamais été espagnol, il est né à Paris. Tout ce qu’elle a vécu jusque-là s’effondre. Son père n’était pas l’homme qu’il disait être.
C’est un jour important, le procès commence. Les différents témoignages s’opposent. Responsabilité de la mine ou imprudence des pères. Et la question revient : les pères se connaissaient-ils ? Mais, pour Solana, le mystère de son père l’emporte sur tout. Qui était-il ? Qui est-elle ? Alors que le procès se fait de plus en plus à charge contre les pères, Caroline apparaît. Oui, elle a fait un faux témoignage sous la pression de la direction des houillères pour sauver le café de sa mère. L’honneur des pères est sauf ; les houillères portent la responsabilité de l’accident. Une vérité finira par s’imposer aux trois amies. La fausse carte d’identité du père de Solana provenait de l’imprimerie Lambert. Les trois hommes se connaissaient et une histoire plus tragique leur est révélée. Les trois jeunes femmes devront porter le secret de leurs pères, ce secret que les années n’avaient pas permis d’effacer.
Mars 1979. Trois ans ont passé. Alma, Solana et Caroline sont devenues des jeunes femmes soucieuses de construire leur vie d'adulte : Solana a pris la tête de l'imprimerie Lambert qu'elle s'acharne à sauvegarder ; Alma prépare d'arrache-pied son barreau, tiraillée entre Me Duparcq et Rodolphe, son premier amour et pionnier des radios libres ; Caroline revient d'un long périple au Maghreb où elle est tombée amoureuse. Dans le bassin minier, la vie locale est dominée par la crise de la sidérurgie qui supprime plusieurs milliers d'emplois à l'usine de Denain, non loin de Chambries. Dans le village, en pleine agitation sociale, le bistrot de Micheline demeure un refuge.
Le client de Me Duparcq finit par retrouver Noémie et Alexis cachés chez Micheline. Les trois filles organisent l'évasion de la mère et du fils à Paris, chez Rodolphe, auprès duquel Alma se sent davantage comprise et épanouie. Alma prend alors la décision de quitter Duparcq pour s'installer chez Solana. Cette dernière compte développer l'imprimerie en conquérant le marché des pochettes de disques. Pour cela, elle doit obtenir un prêt de sa banque pour acheter une nouvelle machine. Essuyant un premier refus, elle se tourne vers Vildé.
Apprendre que l’un des trois pères est un assassin déstabilise Alma qui part pour Paris se confier à Rodolphe. Souhaitant protéger ses amies, elle décide de garder le secret. De retour à Denain, l’angoisse la gagne à nouveau, et l’arrivée de sa mère, Valérie, chez Solana, n’est pas pour l’apaiser. Ces retrouvailles sont fraîchement accueillies par l’étudiante, d’autant qu’elle ne croit pas que Valérie puisse quitter durablement Vilson. Alma révèle à sa mère ses craintes suite à la découverte du journal et décide de déposer le sac dans le bar de Micheline pour connaître l’identité de son propriétaire.Solana, quant à elle, se voit refuser son prêt par une banque parisienne et prend ses distances avec Fadi afin de ne pas blesser Caroline. Celle-ci surprend Solana rendre à Fadi l’appareil photo qu’il lui avait confié. La jeune styliste comprend alors que Solana et le sidérurgiste se connaissent intimement. Alma tente de calmer l’affaire, mais Caroline ne décolère pas...
La crise entre Solana et Caroline s’est apaisée. La réconciliation enfin scellée, les deux amies décident d’en informer Alma qui est à Paris. Caroline tente de reconquérir Fadi mais ce dernier lui fait comprendreque leur histoire est terminée. Toujours recherché par la police pour la publication de sa photo dans Libé, Fadi finit par être arrêté à Denain. Accusé d’avoir frappé des CRS pendant la grève, il est immédiatement incarcéré.À Chambries, Roger tente de se rapprocher de Micheline en l’invitant à dîner à Lille, et Valérie annonce à Alma qu’elle retourne vivre chez Vilson. Caroline apprend par ses amies que Fadi est en prison, moment mal choisi pour Didier qui lui fait sa demande en mariage. Sous le choc, elle le rejette sans précaution. Blessé et humilié, Didier assure qu’il se vengera. Au même moment, la soeur de Patrick Pourtis arrive à Chambries pour rencontrer Solana. Les dizaines de lettres envoyées par la jeune femme s’avèrent enfin fructueuses !
Solana fait la connaissance de sa tante, Emma. De son côté, Caroline obtient un droit de visite grâce à Mercier et jure à Fadi de tout faire pour le sortir de prison. Elle essaye de convaincre Micheline et Roger de faire un faux témoignage attestant que Fadi se trouvait dans le bar au moment des faits reprochés. Fadi est remis en liberté provisoire. Il ne quitte plus Caroline. Solana, blessée, tente de maintenir les apparences en feignant d’être heureuse pour son amie. Alma, quant à elle, vit pleinement son idylle avec Rodolphe mais reste obnubilée par l’identité du propriétaire du sac déposé devant chez Solana. Cette dernière, ébranlée après avoir revu Fadi lors d’une soirée, tente de l’oublier en se jetant dans les bras de Vildé. Pour Alma, l’heure du barreau approche, et Mercier la met en garde sur son attitude à quelques jours de l’examen. Il lui apprend que Duparcq se répand auprès de ses confrères, disant qu’elle est complice d’un enlèvement d’enfant. Il lui apprend aussi que l’un des témoignages fait en faveur de Fadi est celui d’un ancien détenu, arrêté pour braquage à main armée. Lorsqu’Alma apprend l’identité de cette personne, elle est sidérée !
Fadi vient demander la main de Caroline à Micheline, sous les yeux de Solana et d’Alma. D’abord réticente, Micheline s’enthousiasme lorsqu’elle comprend que sa fille et son futur gendre resteront à Chambries pour moderniser le bar. Amoureux fou de Solana, Vildé prend le risque de perdre son emploi en soutenant le projet de la jeune femme face à Vilson qui le refuse. De son côté, Alma se concentre sur ses examens. Lors de l’épreuve orale, présidée par Me Duparcq, elle ne se laisse pas déstabiliser par les questions pièges de son ancien amant, défendant ses convictions avec cœur. Mercier propose à Alma de l’engager dans son cabinet pour préparer les prochaines élections présidentielles et les législatives à ses côtés. Alma accepte. Elle défend dès le lendemain Solana dans son dernier face-à-face avec Vilson : grâce à un retournement de situation, elle pourra acheter les parts de l’imprimerie Vilson. Solana tient enfin sa vengeance… L’ambiance est à la fête mais pas pour très longtemps... Le trio se resserre. Même si elles ne laisseront plus personne dire que 20 ans est le plus bel âge de la vie, elles ont bien la vie devant elles !